Au delà du silence
(Beyond Silence)
photographie numérique, 2011-2013
FR
Cette série de photographies a été conçue suite à deux séjours dans les villes de Sendai et Higashi-Matsushima, toutes deux situées dans la région sinistrée par le séisme et le tsunami au Japon. Elles datent du mois d’octobre 2011, six mois après la catastrophe. L’atmosphère, moins chaotique que les images véhiculées par les médias, était angoissante malgré le nettoyage et la reconstruction. La réalité prenait une autre dimension. Le premier séjour de Kyoko Kasuya lui sembla trop court et insuffisant. Elle voulait en savoir davantage. Elle a alors commencé à faire des recherches et à entrer en contact avec des habitants de ces villes. L’artiste a effectué un second séjour presque un an après la tragédie : ce n’était donc plus un paysage apocalyptique qui l’attendait. Les habitants tentaient de garder le moral et de se reconstruire. Toutefois, elle a senti comme une fêlure, un sentiment de perte, une tristesse enfouie en eux. Le temps suit son cours. Les saisons changent. La vie et la nature reprennent leurs droits. Certains habitants lui ont permis de traverser des endroits inimaginables et difficilement accessibles. A partir de leurs histoires, elle a visité d’anciens lieux d’habitation, de travail et de refuge. Cette série témoigne de ces rencontres et de ces parcours.
ENG
This series of photographs was conceived after two stays in the towns of Sendai and Higashi-Matsushima, both in the region covered by the disaster area after the tsunami in Japan. They date back to October 2011, six months after the catastrophe. The atmosphere was harrowing, though less chaotic than in the images published by the media, despite cleaning and reconstruction. Reality took on another dimension. The first stay was very brief and insufficient. I wanted to find out more. So, I started to conduct research and enter into contact with some of the inhabitants. I went for a second stay in the month of December, almost a year after the tragedy. When then awaited me was no longer an apocalyptic landscape. The inhabitants were trying to keep their spirits up and rebuild. However, I sensed that there was a kind of fault-line in them, a feeling of loss, smothered sadness. Time followed its course. The seasons changed. Life and nature reasserted themselves. Some inhabitants helped me to explore unimaginable and hard-to-access sites. Following their stories, I visited the places where they used to live, work and take refuge. This series bears witness to my journey.